Histoire de la paroisse de Moutier au cours des siècles

La collégiale

Construite vers les 11 et 12èmes siècles (donc romane), la Collégiale Saint-Germain de Moutier était l'église du chapitre des Chanoines de Moutier-Grandval. Elle fut pillée et incendiée en 1367 et encore en 1469. Elle est désaffectée en 1534 (suite à la Réforme) et tombe en ruines, endommagé par la foudre.

Les ruines furent propriété d'une famille prévôtoise, les Moschard qui les cédèrent à la paroisse réformée en mars 1858, avec obligation d'y reconstruire leur église. Cette nouvelle église est terminée et rétablie dans sa fonction de lieu de culte en 1863.

La rénovation faite entre 1960 et 1962 lui rend son architecture romane primitive et la manufacture d'orgues Kuhn (Männedorf) y construisit un grand orgue de 49 jeux sur 3 claviers et pédalier. Un Positif de choeur est ajouté en 1990.

Trois vitraux du peintre jurassien Coghuf (voir aussi l'église de Lajoux) ornent l'abside principale de l'église, alors que des vitraux d'Yves Voirol (disciple de Coghuf) ont complété l'ensemble des fenêtres de l'église en 2002.

La Collégiale de Moutier contient donc un trésor de vitraux et dégage, actuellement, une impression de recueillement considérable mais aussi une certaine "froideur", toute réformée. L'ensemble est d'une grande beauté.

La Bible de Moutier-Grandval

La Bible de Moutier-Grandval est un incunable (manuscrit religieux ancien) d'une valeur considérable. Elle fut oubliée, dans la panique de la Révolution, par les chanoines de Moutier qui devaient fuir à Delémont, leur position de repli. Elle fut découverte par des enfants en décembre 1821 dans un galetas, à Delémont.

C'est le maire de la ville qui récupère le joyau pour la somme de FR 3,75. Un abbé propose de racheter l'ouvrage pour 12 Louis d'or. Le maire, réalisant alors la valeur de l'objet, refuse la transaction et vend la bible pour plus cher à un antiquaire bâlois. Celui-ci part pour Londres et vend la bible au British Museum pour 750 livres.

La Bible de Moutier-Grandval est l'oeuvre de moines de l'abbaye de Saint-Martin de Tours, sous le règne de Louis le Pieux, fils de Charlemagne entre 820 et 843. Il est à peu près certain que cet ouvrage a été offert à l'abbaye de Moutier-Grandval au 9ème siècle.