Histoire de la paroisse et de son église

On trouve la première mention de la chapelle, en l’honneur de St-Martin, dans un acte de l’empereur Othon du 9 mars 968 qui énumère les lieux et les villas appartenant au monastère de Grandval (c’est-à-dire, la célèbre abbaye de Moutier-Grandval). La chapelle, élevée plus tard, probablement au XIVème siècle, au rang d’église paroissiale, était donc placée sous le patronat de saint Martin de Tours.

On ne sait pas à quoi elle ressemblait plus tôt, aucun plan, aucun dessin ne nous est parvenu. Il s’agissait certainement d’une église romane, selon ses proportions et les trois petites fenêtres qui subsistent au nord. On peut supposer que l’église a pris sa forme extérieure actuelle en 1663, date de la fenêtre du mur oriental. Des portes supplémentaires furent ouvertes en 1677 et 1706. En 1778, on coupe du bois dans la « haute joux de Corcelles » pour réparer le plancher et faire un « nouveau plafond à la neuf de l’église ». La rénovation de 1927 donne à l’intérieur de l’église sa structure actuelle, mis à part l’orgue qui fut placé dans la longue galerie en 1965. Le vitrail, exécuté par Louis Rivier, a été inauguré en 1936. La belle table de communion en bois, date de 1768 et porte sur son pourtour l’inscription : « Avant de s’approcher de la table du Seigneur, soyons humiliés les uns envers les autres et envers Dieu et que nous ayons une vraie repentance de nos péchés ». Les bois dépassants de la galerie occidentale servaient de supports aux instruments (genre de hautbois) qui accompagnaient le chant des fidèles, avant l’installation de l’harmonium en 1931.

Les cloches sont de 1636, 1663 et 1840.
Un acte du 10 mars 1540 nous apprend que les bourgeois de la paroisse devaient « recouvrir la tour et les murailles à l’entour du cimetière ». Il est intéressant de savoir que ces murs, si beaux avec leur couverture de tuiles, avaient déjà cet aspect particulier en 1540.
La tradition veut que Guillaume Farel ait prêché sous les tilleuls entourant l’église. En 1531, les paroissiens du Grandval embrassèrent la Réforme. La paroisse fut tout d’abord liée à celle de Sornetan, puis, dès 1571, à celle de Court, lieu où les pasteurs eurent leur résidence habituelle. Il fallut attendre 1829 pour avoir un pasteur uniquement pour les quatre villages de Corcelles, Crémines, Grandval et Eschert. Depuis, 13 pasteurs se sont succédé avec, pour certains, des ministères de plus de 36 ans et depuis 2019, la paroisse est entre des mains fémines.